Alcool : une étude démolit « le mythe » du petit verre bon pour la santé

VIDÉO. Une vaste étude estime que la consommation d'un seul verre par jour pendant un an a pour conséquence une surmortalité de 100 000 morts par an.

Source AFP

Temps de lecture : 3 min


« Un verre, ça va, trois verres, bonjour les dégâts », ce slogan, que chacun a en gardé en mémoire, est-il trompeur ? Selon une vaste étude menée sur la fréquence et l'impact de la consommation d'alcool, boire ne serait-ce qu'un verre de vin ou de bière par jour comporte un risque pour la santé. Une étude qui va faire jaser et qui prône le « zéro alcool ».

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L'étude, publiée vendredi par la revue médicale The Lancet, évalue les niveaux de consommation d'alcool et leurs effets sur la santé dans 195 pays entre 1990 et 2016. L'alcool a causé 2,8 millions de morts en 2016, note-t-elle. Chaque année, un buveur d'alcool sur trois meurt de problèmes de santé liés à l'alcool. Le monde compte 2,4 milliards de buveurs, dont 63 % sont des hommes. Toujours selon l'étude, en 2016, la consommation d'alcool était le septième facteur de risque de décès prématuré et d'invalidité dans le monde et la principale cause de décès chez les personnes âgées de 15 à 49 ans (accidents de la route, suicides, tuberculose, etc.). L'alcool est associé à près d'un décès sur dix dans cette tranche d'âge.

« Le mythe selon lequel un ou deux verres par jour sont bons pour vous n'est qu'un mythe »

Boire un verre par jour pendant un an augmente parmi les personnes âgées de 15 à 95 ans de 0,5 % le risque de développer l'un des 23 problèmes de santé liés à l'alcool (cancers, maladies cardiovasculaires, AVC, cirrhose, accidents, violences, etc.) par comparaison avec les non-buveurs, estiment les auteurs. Cela correspond à un excès de mortalité de 100 000 morts par an dans le monde pour un verre par jour, précise le Dr Emmanuela Gakidou de l'Institut de métrologie et d'évaluation de la santé (IHME, université de Washington), coauteure de l'étude. « Les risques pour la santé associés à l'alcool sont énormes », dit-elle.

Selon elle, ces résultats confortent d'autres recherches récentes qui ont mis en évidence « des corrélations claires et convaincantes entre la consommation d'alcool et la mort prématurée, le cancer et les problèmes cardiovasculaires ». « Le mythe selon lequel un ou deux verres par jour sont bons pour vous n'est qu'un mythe. » Seul le « zéro alcool » minimalise le risque global de maladies, assure-t-elle.

S'abstenir, est-ce bien raisonnable ?

En moyenne, le plus grand nombre de boissons alcoolisées (vin, bière, alcools forts...) consommées par jour est relevé chez les hommes en Roumanie (8,2) suivis du Portugal et du Luxembourg (7,3 chacun). Pour les femmes, figurent en tête l'Ukraine (4,2), Andorre et le Luxembourg (3,4 chacun). En France, la consommation est de l'ordre en moyenne de 4,9 verres par jour chez les hommes et de 2,9 chez les femmes.

Les boissons ou verres standards contiennent 10 g d'alcool pur. C'est le cas d'un petit verre de vin rouge (100 ml) à 13 degrés (13 % d'alcool) ou d'un « shot » de whisky ou baby-whisky (30 ml à 40 %).

« Étant donné le plaisir vraisemblablement associé à une consommation modérée, affirmer qu'il n'y a pas de niveau “sûr” ne semble pas être un argument en faveur de l'abstention », estime toutefois Sir David Spiegelhalter, statisticien, professeur pour la compréhension publique du risque à l'université de Cambridge. Conduire non plus n'est jamais sans danger à 100 %, pour autant « le gouvernement ne recommande pas aux gens d'éviter de conduire ». « En y pensant, ajoute-t-il, il n'y a pas de niveau de vie sûr, mais personne ne recommanderait l'abstention. »

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Commentaires (117)

  • ph78

    En gros le non buveur a une probabilité de 15 % de développer une de ces pathologies
    avec une incertitude de l'ordre de +-5%
    Celui qui boit un verre par jour augmenterait ce risque de 0, 5% (incertitude inconnue)
    0, 5% de 15% çà donne 0, 075

    Le risque initial devient 15%+0, 075 soit 15, 075% toujours avec une incertitude de +-5%
    Nous sommes en plein dans la marge d'erreur, en clair on n'en sais rien

    D'autre part 100000 morts par an sur les 6 milliards dans le monde ça fait une surmortalité de
    100000/1000 000 000*100 =0, 01%
    La aussi on peu s'interroger sur la pertinence statistique d'un chiffre aussi faible

    En conclusion, si vous ne buvez plus du tout de vin vous ne viendrez pas plus vieux mais, cela vous semblera beaucoup plus long...

  • Colinosqui

    Sortir cette information à la veille des foires aux vins ne va certainement pas être du goût des viticulteurs et des grandes surfaces. Les traitements de la vigne ne sont-ils pas en partie responsables des décès ?... Récemment un viticulteur chevronné m'indiquait de ne pas faire mes grillades sur des sarments de vigne car danger dû aux diverses et nombreuses applications de produits chimiques sur les vignes...

  • Ferula

    Ce n'est franchement pas grand-chose !