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Climat : des noisettes plutôt que des bitcoins

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La cryptomonnaie phare, dont la valeur dépasse désormais les 11 000 euros, a un secret : elle est extrêmement énergivore. Mais d'autres monnaies virtuelles plus vertes existent.
par Aude Massiot
publié le 15 janvier 2018 à 11h15
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L'électricité consommée par plus de 19 pays européens. Il ne s'agit pas d'un nouveau record de production d'énergie solaire. Malheureusement. Mais de ce que le trafic de bitcoins, cette cryptomonnaie qui fait ses entrées dans le secteur de la finance et crève des plafonds de valorisation depuis novembre, consomme comme électricité pour fonctionner. 37,22 TWh par an, de quoi alimenter 3,4 millions de ménages américains, estime le site Digiconomics.

Vous hésitiez à vous acheter un petit bitcoin à 11 263 euros (cours du 15 janvier) ? Voici son «sale» secret : il est extrêmement énergivore, et pas de n'importe quelle source d'énergie : de charbon. Car, selon une étude de l'université de Cambridge, près de 60% des lieux de «minage» du bitcoin, ces ordinateurs qui réalisent les transactions et garantissent leur sécurité, se trouvent en Chine. Or la première puissance mondiale tourne toujours à plus de 70% grâce à l'énergie la plus sale au monde. La monnaie virtuelle pompe tellement d'énergie que les autorités chinoises s'apprêteraient à limiter la consommation permise par les centres de «minage», a révélé Bloomberg le 3 janvier.

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Potentiel énorme

Exit le bitcoin, d'autres monnaies proposent un portefeuille virtuel moins lourd en carbone, comme l'Ether qui ne tourne qu'à 9,77 TWh par an. Mais cela reste la consommation annuelle de plus de 904 000 foyers américains.

Face à cette utilisation explosive, certains espèrent qu'elle pourrait permettre de tirer la production d'énergies renouvelables vers le haut. NastyMining, dans l'Arizona, utilise l'énergie solaire et éolienne pour alimenter son centre de minage. L'entreprise HydroMiner a, elle, misé sur la puissance hydroélectrique pour alimenter ces machines de minage, grâce à deux barrages situés en Autriche. Genesis mining, un des leaders du marché, profite de l'énergie géothermique et du froid islandais pour alimenter et refroidir ces centres. Le potentiel pour le développement des énergies renouvelables est énorme. Surtout maintenant que le solaire comme l'éolien sont devenus extrêmement peu chers dans certains pays.

Bitcoin, ether, blockchain : si vous n'y comprenez rien, il existe toujours des monnaies virtuelles plus simples, comme les noisettes qui, sur le site Mytroc permettent d'échanger, par exemple, un panier neuf pour chat contre les boules de pétanque qu'on vous a offertes à Noël. Cela sans faire chauffer exagérément des machines à l'autre bout de la planète.

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