Publicité

Europe, Chine, USA, l'avenir est aux «supergrids»

A l'avenir, un super-réseau pourrait relier les producteurs d'électricité du Nord au Sud, depuis les éoliennes scandinaves jusqu'à des centrales solaires d'Espagne ou d' Afrique, pour fournir de l'électricité à tout le continent. Avec GreenUnivers.

Imaginez des câbles qui courent du Sahara jusqu'en Norvège, pour transporter l'énergie solaire du Sahara et et l'éolien de la mer du nord aux quatre coins de l'Europe... L'engagement réaffirmé de l'UE pour 20% d'énergies renouvelables d'ici 2020 pourrait rendre ce rêve réalité : un «supergrid», un super-réseau électrique interconnecté, relierait les producteurs d'électricité du Nord au Sud, depuis les éoliennes au large de la Scandinavie jusqu'à des centrales solaires en Espagne ou en Afrique, pour fournir de l'électricité à tout le continent.

La Commission européenne a déjà dessiné les contours de ces supergrids dans sa «Strategic Energy Review» parue le 13 novembre, qui sera la base de travail de la nouvelle politique énergétique de l'UE qui sera discutée au printemps 2010.

L'idée est de relier d'abord les milliers d'éoliennes de la Baltique et de la Mer du nord, où les pays riverains multiplient les projets de parcs offshore, ce qui permettrait d'alimenter un pays où le vent tombe avec le vent d'un autre, ou de laisser les centrales hydro-électriques de la Suède ou de la Norvège prendre le relais.

L'Europe recommande donc de créer à la fois un réseau d'éoliennes en mer du Nord grâce à des câbles sous-marins à haute capacité, un anneau énergétique méditerranéen - et aussi un corridor d'acheminement du gaz de la Caspienne dans l'UE pour réduire la dépendance au gaz russe.

Dans une interview, Amulf Jaeger-Walden, l'expert de l'Institute for Energy, un centre de recherche de la Commission européenne, explique que capturer 0,3% de la lumière solaire du Sahara suffirait en théorie à alimenter toute l'Europe en énergie. Y installer des centrales d'une capacité de 100 GW coûterait 450 milliards d'euros.

Un supergrid européen coûtera cher également : 1 milliard d'euros par an jusqu'en 2050, selon Jaeger-Walden. Mais c'est peu comparé aux dépenses énergétiques globales nécessaires.

Il faudra des lignes capables de transporter plus d'électricité sur de plus grandes distances, la solution en pointe étant les lignes en courant continu haute tension (High Voltage Direct Current, ou HVDC).

Le premier jalon est posé : en septembre un câble sous-marin haute tension d'une capacité de 700 MW et de 580 kilomètres de long a été posé entre la Norvège et les Pays-Bas par la société ABB, reliant leurs réseaux électriques : les Hollandais peuvent désormais recourir à l'hydroélectricité norvégienne au moment des pics de consommation, un atout précieux devant la croissance des fermes éoliennes aux Pays-Bas, dont la production est bien sûr aléatoire.

Et au Danemark, où l'éolien représente 20% de l'énergie produite, les jours venteux les éoliennes fournissent plus que nécessaire et le surplus est revendu à l'Allemagne, grâce à la connexion des deux réseaux.

En Espagne, il y a parfois trop de vent et les éoliennes doivent être arrêtées, car le réseau électrique ne supporte pas cet excès de courant. Plus il y aura d'éoliennes ou de solaire en Europe, plus il faudra lisser la production.

L'idée est dans l'air depuis 2003, soutenue par le groupement TREC (Trans-Mediterranean Renewable Energy Cooperation) ou encore la société écossaise Airtricity, pour qui un tel réseau pourrait assurer 30% de l'électricité européenne.

L'Europe n'est pas la seule à rêver de super-réseau : la Chine construit un réseau haute tension HVDC entre le Yunnan et Canton et compte investir 170 milliards de dollars pour améliorer son réseau dans les deux ans.

Quant au Etats-Unis, non seulement Barack Obama a promis de moderniser un réseau électrique vétuste, où se produisent régulièrement des pannes spectaculaires, mais déjà quelques super-câbles vont relier plusieurs Etats : une liaison de 400 km HVDC vient d'être autorisée entre les Etats de Pennsylvanie et Virginie.

Europe, Chine, USA, l'avenir est aux «supergrids»

S'ABONNER
Partager

Partager via :

Plus d'options

S'abonner
1 commentaire
    À lire aussi