Le panneau solaire se pose sur l'eau

Le panneau solaire se pose sur l'eau

Environnement Une « centrale photovoltaïque flottante » est actuellement finalisée à l'Icam
Un prototype de la centrale photovoltaïque a déjà été testé sur un plan d'eau durant un an.
Un prototype de la centrale photovoltaïque a déjà été testé sur un plan d'eau durant un an. -  Oseris
Guillaume Frouin

Guillaume Frouin

C'est l'une des premières du genre en France : une « centrale photovoltaïque flottante » va être mise en service, dans les prochains mois, sur la lagune d'épuration d'un abattoir de canards à La Pommeraie-sur-Sèvre (Vendée). Le projet se finalise actuellement dans les locaux de l'Icam, l'école d'ingénieurs nantaise. Il est porté par Oseris, une PME qui espère ainsi réduire « d'au moins 20 % » le coût d'installation des panneaux solaires sur les toits des bâtiments agricoles. « Sur les toits, les contraintes techniques et administratives sont telles que les installations ne sont rentables qu'à un prix de rachat de l'électricité largement subventionné », explique Jean-Philippe Léger, gérant de cette société créée en 2008.

Système plus économique
Problème : depuis 2010, le prix de rachat imposé à EDF a été considérablement abaissé... Les panneaux solaires flottants se veulent ainsi plus économiques, en étant débarrassés de leur cadre métallique. Ils ont pour autre avantage d'être refroidis naturellement grâce à la présence de l'eau. Or, « le réchauffement des installations constitue la principale cause de perte de puissance d'une centrale », selon Jean-Philippe Léger. « La présence des panneaux limite aussi l'évaporation de l'eau, ce qui est important sur le bassin d'irrigation d'un agriculteur. »

30 recrutements en 3 ans
Oseris mise ainsi beaucoup sur cette nouvelle technique. La société réfléchit déjà à la construction de son usine de production, et envisage « trente recrutements sur trois ans ». « Le potentiel est peut-être cent fois supérieur à celui qu'on avait imaginé au départ », affirme le fondateur de la PME. « Depuis six mois, une demi-douzaine de responsables de carrières en fin d'exploitation m'ont déjà contacté, sans même avoir été démarchés... Une carrière, une fois remplie d'eau, se prête bien à ce système : il s'agit de bassins clôturés, auxquels le public ne peut accéder, et déjà raccordés au réseau électrique. »