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Climat

Irma: comment évolue l’intensité d’un ouragan?

Les ouragans Irma et Jose

Les ouragans Irma et Jose - Jose ROMERO / NOAA/RAMMB / AFP

Alors que l'ouragan Irma a perdu en puissance, passant de la catégorie 5 à 4, son voisin Jose a, lui, gagné en intensité. Des évolutions qui s'expliquent notamment par le positionnement géographique des deux ouragans qui puisent leur énergie dans les eaux chaudes.

Trois jours. C’est la durée pendant laquelle l’ouragan Irma est resté classé en catégorie 5 (vents de plus de 251 km/h). Il s’agit de la plus haute graduation qui peut être obtenue sur l’échelle dite de Saffir-Simpson, utilisée pour mesurer l’intensité des cyclones tropicaux. Irma est ainsi devenu le deuxième ouragan dont la longévité en catégorie 5 a été la plus importante depuis 1932.

Ce vendredi, le Centre national des ouragans (NHC) américain a finalement revu à la baisse la puissance d’Irma. L’ouragan, qui s’apprête à frapper la Floride, a été rétrogradé en catégorie 4 (vents de 211 à 251 km/h). À l’inverse, son voisin, l’ouragan Jose, s’est renforcé, passant de la catégorie 3 (vents de 178 à 210 km/h) à la catégorie 4.

Les eaux chaudes comme source d'énergie

Pour se former et se renforcer, un ouragan se nourrit de la condensation d’eau dont la température doit dépasser 25 ou 26 degrés sur une profondeur d’une centaine de mètres. Ainsi, en atteignant les terres, un ouragan, comme Irma, est privé d'eau chaude, son "carburant", et perd de son énergie. De la même manière qu’il perdrait en puissance s’il remontait dans les eaux plus froides du nord de l’Atlantique.

En revanche, un cyclone qui serait déclassé d'un ou plusieurs rangs pourrait regagner en intensité en survolant à nouveau des eaux chaudes. Autrement dit, la perte de puissance d'un ouragan ne signifie pas nécessairement sa mort annoncée.

Le cisaillement vertical des vent

Outre les eaux chaudes, la naissance d’un ouragan ne peut se produire qu’à une certaine distance de l’équateur, lequel empêche tout mouvement tourbillonnaire. Il faut par ailleurs que "le vent soit assez homogène sur la verticale", explique Frédéric Nathan, prévisionniste à Météo France.

Le "cisaillement vertical des vents" est donc bénéfique pour détruire les cyclones car "il a tendance à les déstructurer", ajoute le spécialiste. Les cisaillements du vent complique la remontée de l'air chaud et humide au sommet du cyclone. Une situation qui rend son oeil plus instable et qui l'affaiblit.

Paul Louis