COP21: feu vert de l'Assemblée à la ratification de l'accord sur le climat

  • AFP
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L'Assemblée nationale a donné mardi son feu vert à la ratification de l'accord sur le climat conclu à Paris en décembre à l'issue de la COP21, le gouvernement mettant en avant le fait que la France était "le premier pays industrialisé" à agir en ce sens.

Les députés ont voté le projet de loi "autorisant la ratification de l'accord de Paris adopté le 12 décembre 2015". Pour être approuvé définitivement par le Parlement, il devra encore être soumis à un vote du Sénat le 8 juin.

"C'est l'honneur de la France d'être le premier pays industrialisé à ratifier l'accord de Paris et le premier pays d'Europe à donner cet exemple", a déclaré Ségolène Royal, présidente en exercice de la COP21 et ministre de l'Environnement, vantant un vote "qui va donner à la France une force supplémentaire pour entraîner les autres pays" sur cet accord "universel et ambitieux".

"Le monde est à un tournant de son histoire", a affirmé la ministre. "L'idée que la nature est au service de l'Homme doit laisser la place à la reconnaissance qu'il ne peut exister sans elle" et que "lorsqu'il cherche à exister contre elle, alors il déclenche toute une série de drames et de souffrance, de désespoir: le dérèglement climatique".

"Il faut donc faire des choix courageux pour rétablir un équilibre", et "c'est ce que la communauté internationale a fait en décembre à Paris", a ajouté Mme Royal.

Tous les groupes politiques ont voté en faveur du projet de loi, même si plusieurs voix à droite comme à gauche, se sont élevées pour critiquer le fait que l'accord n'est "pas contraignant", à l'instar de Bernard Deflesselles (LR) et Bertrand Pancher (UDI) qui a dit craindre que l'on transmette "à nos enfants un monde hideux".

L'écologiste Noël Mamère, tout en apportant "bien sûr" son soutien, a lui aussi souligné que l'accord portait sur des "engagements volontaires de la part des Etats" alors qu'il "est difficile de croire à la sincérité d'un certain nombre" d'entre eux.

"Pourquoi cacher sa joie et modérer sa satisfaction?", leur a rétorqué le socialiste Philippe Plisson.

Seule Marion Maréchal-Le Pen a annoncé l'abstention des deux élus FN, affirmant que "derrière l'effervescence médiatique, l'accord de Paris souffre d'un programme pour le moins hypothétique".

L'accord, déjà signé par 177 Etats, prévoit un engagement à limiter le réchauffement "bien en deçà" de 2°, voire à 1,5° par rapport au niveau pré-industriel.

Pour qu'il entre en vigueur comme prévu à compter de 2020, il faut que 55 pays représentant 55% des émissions mondiales de gaz à effet de serre le ratifient.

A ce stade, 16 pays, surtout des petits Etats insulaires, ont déjà ratifié l'accord, a rappelé Mme Royal, soulignant que "certains acteurs majeurs" dont les deux principaux pollueurs, la Chine et les Etats-Unis, ont annoncé leur intention de le faire avant la fin de l'année.

Elle avait appelé plus tôt dans la journée les Etats membres de l'UE à "accélérer" la ratification en lançant le processus chez eux avant le Conseil européen de fin juin, affirmant que "certains en sont très éloignés".

Les délégués de 195 pays sont réunis actuellement à Bonn pour commencer à concrétiser l'accord de Paris.

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