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JUSTICE

À La Haye, un tribunal international citoyen juge Monsanto pour crimes contre l’humanité

Le géant américain de l’agrochimie Monsanto va être jugé, samedi 15 octobre, lors d’un procès symbolique au Pays-Bas pour "violations des droits de humains, crimes contre l’humanité et écocide".

Le tribunal qui se réunit pour juger Monsanto n'a aucune légitimité, mais réunit de vrais magistrats
Le tribunal qui se réunit pour juger Monsanto n'a aucune légitimité, mais réunit de vrais magistrats John Thys, AFP
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C’est un procès symbole, militant, et sans légitimité judiciaire, mais les juges sont de renommée internationale et les accusations on ne peut plus sérieuses. Le géant américain de l’agrochimie Monsanto est assigné devant un tribunal international citoyen qui se réunit à La Haye (Pays-Bas), samedi 15 octobre et dimanche 16 octobre, pour répondre des charges de "violations des droits humains, crimes contre l’humanité et écocide".

La firme américaine à la réputation sulfureuse, célèbre pour son controversé désherbant Roundup, sera jugée pour l’impact de ses produits sur la santé, la biodiversité et sa contribution au réchauffement climatique à “travers le modèle d’agriculture intensive qu’elle promeut”, d‘après l’acte d’accusation.

Juge prestigieux et victimes

Le "Tribunal Monsanto" va se pencher plus particulièrement sur les effets du PCB, un polluant et cancérigène probable utilisé dans certains produits Monsanto, de l’agent orange – un herbicide ayant servi d’arme pendant la guerre du Vietnam –, du Lasso – un pesticide interdit en Europe – et du Roundup.

Les organisateurs de ce procès, des associations de défense de l’environnement et des droits de l’Homme montés en collectif, ont réussi à convaincre cinq magistrats au parcours prestigieux à venir siéger à La Haye. Il y a parmi eux une ex-avocate générale du Tribunal pénal international pour le Rwanda, l’ancienne responsable juridique au bureau du procureur du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie ou encore l’ex-vice présidente de la Cour européenne des droits de l’homme.

Pour donner chair aux accusations, une vingtaine de plaignants, essentiellement des fermiers venus de tous les continents, va défiler à la barre. Ils se disent victimes de Monsanto et témoigneront des effets des produits de la marque sur leur santé, travail et l’environnement. Des chercheurs et médecins donneront, quant à eux, une caution scientifique aux débats.

“Mascarade”

Sans surprise, les responsables de Monsanto ont refusé de venir défendre leur point de vue à cette audience d’un genre particulier qui a pu voir le jour grâce à 500 000 euros levés lors d’une campagne de financement participatif. La multinationale a dénoncé une "mascarade" qui "détourne l’attention de discussions essentielles sur les besoins en alimentation et en agriculture du monde entier".

Mais pour les organisateurs de ce tribunal, Monsanto représente un point de départ. Leur "histoire constitue un paradigme de l’impunité des entreprises transnationales et de leurs dirigeants qui contribuent au dérèglement du climat et de la biosphère et menacent la sûreté de la planète”, expliquent-ils sur leur site internet. Le procès représente un exemple pour “dénoncer toutes les multinationales ignorant les atteintes à la santé et à l’environnement au profit… des profits.

Il n'en reste pas moins que Monsanto ne craint pas grand chose, outre une énième mauvaise publicité pour ce groupe qui traîne déjà plus d’une casserole médiatique. La décision du tribunal, qui doit être rendue en décembre, n’aura aucune valeur juridique. Mais les organisateurs ont espoir que les preuves et documents fournis à cette occasion pourront servir à d’autres personnes pour intenter des vrais procès contre le groupe américain.

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