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BOULEDENEIGE 15 - LE MONDE SELON MONSANTO - 1ère partie - à lire impérativement ! 2008-03-12

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Message  Admin Mer 12 Mar - 15:32

LE MONDE SELON MONSANTO

De Marie-Monique Robin

2ème partie

En 1988, Dan Qwayle a pris la place de Georges Bush (père) qui a été élu Président des Etats-Unis. Quatre ans plus tard, le nouveau vice-président rend public que la politique américaine en matière d’OGM est « conforme » aux soins de Monsanto (26 mai 1992) :
Dan Qwayle : « Cette décision fait partie de la seconde phase du programme présidentiel pour alléger la réglementation. Les Etats-Unis sont déjà leader mondial de la biotechnologie et nous entendons le rester. En 1991, la biotechnologie a rapporté 4 milliards de dollars. Nous tablons sur 50 milliards de dollars en l’an 2000, à condition de résister à la croissance d’une réglementation inutile.

Question posée à Jeffrey Smith :

- Vous pensez que c’était un complot ?

Jeffrey Smith : « Le mot complot est un peu fort. Mais, du point de vue la firme, disons que c’était une prise de pouvoir absolument sans faute.

Jeremy Rifkin : « Très tôt, un certain Michael Taylor est devenu l’administrateur adjoint de la FDA, au moment où la réglementation de la FDA était rédigée ».

Qui est Michael Taylor ?
Sur internet, il n’y a qu’une seule image de cet homme de l’ombre. Aujourd’hui il dirige une fondation : « Ressources pour le futur ».

Appel téléphonique à Michael Taylor :
Marie-Monique Robin : « Bonjour, c’est Marie-Monique Robin ».

Michael Taylor : « Bonjour, c’est Michael Taylor”.

Marie-Monique Robin : « Je voudrai vous poser une question sur votre rôle à la Food and Drug Administration. Avant de travailler pour la FDA, vous étiez avocat pour Monsanto pendant sept ans, n’est-ce pas ? ».

Michael Taylor : « hé bien, j’étais associé dans un cabinet d’avocats dont Monsanto était client. J’ai travaillé sur des dossiers de Monsanto, oui ».

Marie-Monique Robin : « d’après ce que j’ai lu, la FDA a créé une poste spécialement pour vous : commissaire adjoint chargé de la réglementation ».

Michael Taylor : « Hé bien … ».

Marie-Monique Robin : « C’était un besoin spécifique lié aux OGM ? ».

Michael Taylor : « Cela n’avait rien à voir avec les OGM, rien du tout. Je ne suis pas l’auteur de la réglementation, c’est faux ».

Michael Hanse : « Il est arrivé à la FDA en juillet 1991. Jusqu’à cette date, il travaillait dans le cabinet d’avocat King and Spalding. Parmi ses clients, il y avait non seulement mais aussi IFBC, le Conseil International de la Biotechnologie et des Aliments. Il a écrit pour l’ IFBC un document présentant la manière dont le Conseil aimerait qu’on réglemente les OGM. Si vous comparez cette proposition de Michael Taylor pour IFBC, avec le texte publié par la FDA, ils sont très similaires. Si ce n’est pas lui l’auteur de la réglementation, alors quelqu’un a pris son document en le modifiant légèrement avant de le publier ».

James Maryanski (responsable de la biotechnolgie FDA 1985 – 2006) : « A l’époque, Monsieur Taylor était Commissaire Adjoint et c’est lui qui dirigeait le projet. Il était le Chef, le Leader de la réglementation. Chargé de faire en sorte que le projet soit conduit à son terme ».

Michael Hanse : « Monsanto a su parfaitement donner le jeu politique et légal. Ils ont joué un rôle clé dans l’autorisation de mise sur le marché de l’hormone de croissance bovine et au-delà dans la manière dont le gouvernement américain a géré la biotechnologie ».

Michael Hansen vient de parler de l’hormone de croissance bovine. De quoi s’agit-il ? Apparemment, c’est une hormone transgénique injectée aux vaches pour augmenter leur production laitière de 20%. Et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’elle ne fait pas l’unanimité.

L’hormone menace notre santé ... Le poison mortel … Manipulation …,

Baptisée RBGH, hormonde de croissance bovine recombinante. Le produit est commercialisé par Monsanto sous le nom de POSILAC depuis 1994.

Spot publicitaire pour la marque ; « POSILAC est le produit le plus étudié de l’histoire ! Vous verrez rapidement les résultats les plus spectaculaires que POSILAC peut vous offrir »

En 1985, Monsanto a déposé un dossier auprès de la FDA pour obtenir l’autorisation de mise sur le marché de POSILAC. Les experts de l’agence ont analysés les essais réalisés par la firme sur des élevages expérimentaux.

A le FDA, le vétérinaire chargé du dossier s’appelait Richard Burroughs. Dans une interview, il a déclaré que des officiels de l’agence ont supprimé et manipulé des données.

Richard Burroughs : « Des données scientifiques que la compagnie a envoyées ne prenaient pas en compte les besoins des producteurs de lait, à savoir des questions clés comme les maladies que sont la mammite, les infections des pis et les problèmes de reproduction. Alors quand j’ai vu que toutes ces données manquaient, j’ai dit : hé les gars, vous devez récolter plus d’informations. Ca les a retardés de deux ou trois ans ».

Question posée à Richard Burroughs :

- Avez-vous averti la FDA de vos préoccupations ?

Richard Burroughs : « Petit à petit, j’ai été marginalisé. Mon chef a mis des proches sur le dossier et j’ai eu de moins en moins accès aux données, y compris les choses que j’avais personnellement demandées comme les études sur la mammite. J’étais devenu un obstacle. Alors ils ont décidé de m’éliminer en me mettant au placard. Finalement, j’ai été licencié. Un jour, on m’a raccompagné à la porte et ça a été fini pour moi ».

- Est-ce que vous avez été menacé ?

Richard Burroughs : « Oui, par les avocats de Monsanto. Quand j’ai contesté mon licenciement devant la justice, ils ont dit à mon avocat qu’ils me feraient un procès si je révélais des secrets de la compagnie pour ma défense ».

Finalement, la FDA sera condamnée à réintégrer le vétérinaire trop consciencieux qui écoeuré, finira par démissionner. Mais ce n’est pas tout. Sur internet, on parle aussi de documents volés à la FDA et transmis au Docteur Samuel Epstein qui dirige la Coalition pour la Prévention du Cancer.

En 1990, le Professeur Epstein a publié un article dans un …. Un journal de référence spécialisé sur le lait, que dirige le journaliste Pete Hardin. Un scoop basé sur des documents secrets que les deux hommes ont soigneusement épluchés.

Pr. Samuel Epstein : « Un jour au bureau, j’ai trouvé une énorme boîte de documents envoyés de Washington par un expéditeur anonyme. Cette boîte contenait toutes les données des études vétérinaires que Monsanto avait fournies à la FDA depuis 6 ans. Un vrai bonheur ! ».

Pete Hardin : « La plupart de ces documents sont des originaux avec la mention « informations confidentielles qui ne peuvent pas être reproduites ou envoyées à l’extérieur de la société sans autorisation ». C’est exactement ce qu’un journaliste d’investigation aime rendre public. La révélation de ces révélations a fait enrager Monsanto et la FDA. Nous avons pu prouver que les changements physiologiques observés chez les animaux piqués avec l’hormone étaient dramatiques. Par exemple, nous voyons que les ovaires droits des vaches qui ont reçu l’hormone synthétique sont 34% plus gros, voir 42% ou 44% selon les groupes. Par ailleurs, les dossiers volés montrent qu’il y a de graves problèmes de reproduction chez les animaux qui ont été traités ».

Ray Mowling (Vice-président de Monsanto Canada) : « Les données brutes sont concluantes et elles ont été vérifiées par des scientifiques indépendants ».

Lisa Watson (Département santé de Monsanto) : « Tous les responsables de la santé qui ont analysé l’hormone disent qu’il n’y a aucun danger pour le consommateur ».

Pour Monsanto, non seulement l’hormone ne pose aucun problème mais elle présente même des bénéfices pour le consommateur. Comme la composition chimique du lait n’est pas altérée par l’usage du POSILAC, ses propriétés et son goût ne changent pas.

Pr. Samuel Epstein : « Ce n’est pas vrai, c’est un mensonge. C’est un produit très différent pour plusieurs raisons. D’abord comme les vaches soufrent souvent de mammites, il y a du pus dans le lait. De plus, à cause du traitement des mammites, on trouve une grande quantité d’antibiotiques dans le lait. Enfin, on constate une importante augmentation de ce que l’on appelle l’IGF1 : le Facteur Insuline de Croissance. Depuis les années 1980, une soixantaine d’études ont montré qu’il y avait un lien direct entre un niveau élevé IGF1 et les cancers du sein, du colon et de la prostate ».

Cette histoire est absolument sidérante. Il y a-t-il d’autres pays qui ont autorisé le RBGH ? Apparemment l’hormone a été interdite en Europe et au Canada. Y compris au Canada ? Pourtant l’Agence Santé Canada a l’habitude de calquer ses décisions sur la FDA.

« RBGH, scandale à Santé Canada. Monsanto accusé de tentaive de corruption.

En octobre 1998 (22 octobre 1998), trois scientifiques de Santé Canada ont témoigné devant une commission sénatoriale pour s’opposer à la mise sur le marché de l’hormone transgénique. L’affaire a été déclenchée par le Docteur Shiv Chopra qui est ce qu’on appelle en anglais un « reset blower ». Disons un « lanceur d’alertes ».

Shiv Chopra : « Je me demande quelle vérité je vais dire ? Celle que je connais, ou celle que le ministère me dit de dire ? Voilà mon conflit ! ».

Le Président de la Commission : « Je vous demande à tous les trois, est-ce que certains d’entre vous ont été approchés par Monsanto ? ».

Docteur Haydon : « J’ai assisté à une réunion en 1989 – 1990. Des représentants de Monsanto m’avaient rencontrée, moi-même, le Docteur Drennon, mon Chef de service, et le Docteur Messier également. La compagnie nous avait offert un à deux millions de dollars. Je ne sais pas ce que c’est devenu par la suite, mais je sais que mon Directeur avait dit après la réunion qu’il allait faire un rapport sur cet incident à ses supérieurs ».

Comment a réagi Monsanto ?

Shiv Chopra : « Monsanto n’a pas nié le fait qu’ils ont proposé deux millions de dollars, lors de cette réunion. Plus tard, ils ont dit que c’était une proposition pour faire plus de recherches au Canada, ou sur les vaches canadiennes. En tous cas, le résultat c’est que l’hormone transgénique n’a pas été autorisée au Canada. A la suite des révélations canadiennes, le parlement européen l’a bannie pour toujours. Puis, tout d’un coup, Margaret Haydon, Gérard Lambert et moi, nous avons été tous les trois congédiés pour désobéissance ».

Vous avez été licenciés ?

Shiv Chopra : « Oui, nous avons été licenciés. Nous avons porté l’affaire en justice ».

Aux Etats-Unis le Congrès avait ouvert une enquête à la demande des opposants à l’hormone transgénique. Ceux-ci dénonçaient notamment l’interdiction d’étiqueter le lait selon sa provenance et qui empêche les consommateurs de choisir. Mais curieusement, l’enquête du Congrès n’a jamais abouti.

3 février 1998 dans les rues de New York :

Des manifestants ; « Le RBGH, c’est un banc d’essai pur faire accepter les manipulations génétiques par le consommateur. A LA POUBELLE ! ».

Pete Hardin (journaliste) : « L’hormone de croissance bovine représente la première application de la biotechnologie à la production d’aliments et Monsanto est une multinationale très puissante qui a beaucoup de relations au sommet de l’état. Pour le gouvernement fédéral, le développement de la biotechnologie représentait un enjeu si important qu’il a préféré ignorer ces questions, disons subalternes, que sont la santé des vaches ou des consommateurs ».

Michael Hansen : « La raison pour laquelle la FDA a autorisé la mise sur le marché de la RBGH, c’est que beaucoup d’anciens salariés de Monsanto occupaient des postes clés à la FDA. Ils ont rejoint l’agence pour faire homologuer le produit ».

Jeremy Rifkin ; « C’est ce qu’on appelle « les portes tournantes » avec un effet de double hélice … ».

Dan Glickman (ancien ministre de l’agriculture US) : « Il n’y a pas qu’en agriculture qu’il y a des portes tournantes, c’est dans beaucoup de secteurs ».


Jeffrey Smith : « Dan Brownsfeld était le PDG de SEARL qui était une filiale de Monsanto. L’ambasadeur américain du Commerce extérieur Mickey S. a fini au Conseil d’administration de Monsanto. Clarin S., juge à la Cour suprême a travaillé pour Monsanto ».

Monsanto revolving doors : en français « les chaises musicales ».

Etat des lieux non exhaustif en 1999 : Linda Fisher passe de l’EPA, l’agence de protection de l’environnement, à Monsanto, Michael Friedman de la FDA à Monsanto, Marcia Hale et Josh King de la Maison Blanche à Monsanto, Margaret Miller de Monsanto à la FDA, William Ruckelshaus de l’EPA à Monsanto, sans oublier Michael Taylor qui a fait plusieurs fois l’aller-retour.

Appel téléphonique à Michael Taylor (commissaire adjoint FDA 1991-1994) (suite) :
Marie-Monique Robin : « Une fois terminée votre mission à la FDA, vous êtes devenu vice-président de Monsanto, en charge des relations publiques ? ».

Michael Taylor : « C’est exact ».

Marie-Monique Robin : « Il n’y a pas eu de conflit d’intérêt selon vous ? »

Michael Taylor : « Non. Il y a des règles du jeu, et je les ai respectées … mais je pense que par rapport aux consommateurs, nous avons accumulé les gaffes … Si on a une stratégie pour faire accepter une nouvelle technologie par le public, le fait que la première application de mise sur le marché soit liée au lait, dont la production dépasse largement nos besoins, eh bien, ça contribue a créer un climat de … ».

Marie-Monique Robin : « … suspicion ! ».

Michael Taylor : « Oui, de suspicion … Et je pense que le principe selon lequel les entreprises ne sont pas obligées de déposer une demande de mise sur le marché auprès de la FDA pour chaque nouvel OGM, comme en Europe, n’est pas satisfaisant pour les consommateurs. Je pense que le Congrès devrait changer la loi … il devrait voter un texte assurant que la sécurité de chaque nouveau produit est véritablement évaluée par la FDA … ».

Voilà ce qu’on appelle un aveu fort intéressant. Apparemment Michael Taylor semble regretter la réglementation qu’il a signée en 1992. Qu’en pense les scientifiques de la FDA ? Y avait-il un consensus sur la réglementation des OGM ?

Des documents internes montrent que l’agence a ignoré les inquiétudes de ses propres scientifiques. C’est signé Steven Druker.

Fin de la 2ème partie.


Rediffusions :
ARTE : 13.03.2008 à 00:45

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