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PROJET DE LOI
relatif au renseignement
NOR : PRMX1504410L/Bleue-1
-----Article 1er
Dans la partie lgislative du code de la scurit intrieure, il est ajout un livre VIII
intitul : Du renseignement dont les titres Ier IV sont ainsi rdigs :
LIVRE VIII
DU RENSEIGNEMENT
TITRE IER
DISPOSITIONS GENERALES
Art. L. 811-1. - Le respect de la vie prive, notamment le secret des correspondances
et linviolabilit du domicile, est garanti par la loi. Lautorit publique ne peut y porter
atteinte que dans les seuls cas de ncessit d'intrt public prvus par la loi, dans les limites
fixes par celle-ci et dans le respect du principe de proportionnalit.
Art. L. 811-2. - Les services spcialiss de renseignement dsigns par dcret en
application de l'article 6 nonies de l'ordonnance n 58-1100 du 17 novembre 1958 relative au
fonctionnement des assembles parlementaires ont pour mission, en France et ltranger, la
recherche, la collecte, lexploitation et la mise disposition du Gouvernement des
renseignements relatifs aux enjeux gopolitiques et stratgiques ainsi quaux menaces et aux
risques susceptibles d'affecter la vie de la Nation. Ils contribuent la connaissance et
lanticipation de ces enjeux ainsi qu la prvention et lentrave de ces risques et menaces.
Ils agissent dans le respect de la loi, des instructions du Gouvernement et des
orientations dtermines en conseil national du renseignement.
Art. L. 811-3. - Les services spcialiss de renseignement peuvent, dans lexercice
de leurs missions, tre autoriss recourir aux techniques prvues au titre V du prsent livre
pour le recueil des renseignements relatifs aux intrts publics suivants :
1 La scurit nationale ;
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Art. L. 821-5. - En cas d'urgence absolue et par drogation aux articles L. 821-1
L. 821-3, le Premier ministre peut autoriser le service mettre en uvre la technique
concerne sans avis pralable de la commission. Il en informe immdiatement et par tout
moyen la Commission nationale de contrle des techniques de renseignement et lauteur de la
demande.
Art. L. 821-6. - Si la commission estime qu'une autorisation a t accorde en
mconnaissance des dispositions du prsent livre ou quune technique de renseignement a t
mise en uvre en mconnaissance des mmes dispositions, elle adresse au service concern
ainsi qu'au Premier ministre une recommandation tendant ce que la mise en uvre de la
technique concerne soit interrompue et les renseignements collects dtruits.
Le Premier ministre informe sans dlai la commission des suites donnes ses
recommandations.
Lorsque le Premier ministre ne donne pas suite ses recommandations ou
lorsquelle estime que les suites qui y sont donnes sont insuffisantes, la commission peut,
la majorit absolue de ses membres, dcider de saisir le Conseil dEtat.
CHAPITRE II
DES RENSEIGNEMENTS COLLECTES
Art. L. 822-1. - Le Premier ministre organise la traabilit de lexcution des
techniques de renseignement autorises en application de larticle L. 821-1 et dfinit les
modalits de la centralisation des renseignements collects. Il sassure de leur respect.
Chacun des services autoriss recourir une technique de renseignement tablit un
relev de sa mise en uvre qui mentionne la date de la mise en uvre, celle de son
achvement et la nature des donnes collectes. Ce relev est tenu la disposition de la
Commission nationale de contrle des techniques de renseignement.
Art. L. 822-2. - I. - Les donnes collectes dans le cadre de la mise en uvre dune
technique de renseignement autorise en application du prsent livre sont dtruites lissue
dune dure fixe pour la technique utilise par dcret en Conseil dEtat, dans la limite de
douze mois ou, pour les donnes de connexion, de cinq ans compter de leur recueil.
En cas de stricte ncessit, pour les seuls besoins de lanalyse technique, celles des
donnes collectes qui contiennent des lments de cyberattaque ou qui sont chiffres, ainsi
que les donnes dchiffres associes ces dernires, peuvent tre conserves au-del de la
dure mentionne lalina prcdent, lexclusion de toute utilisation pour la surveillance
des personnes concernes.
II. - Par drogation aux dispositions du I, les donnes collectes prenant la forme de
correspondances enregistres sont dtruites au plus tard lexpiration dun dlai dun mois
compter de leur enregistrement.
Pour celles des correspondances qui sont chiffres, le dlai mentionn lalina
prcdent court compter de leur dchiffrement.
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vrifications ncessaires, sans confirmer ni infirmer leur mise en uvre. Elle peut galement
procder un tel contrle de sa propre initiative.
Lorsquelle constate une irrgularit, la commission procde conformment aux
dispositions de larticle L. 821-6.
Art. L. 833-4. - Le rapport public de la commission fait tat du nombre de
rclamations dont elle a t saisie, du nombre de cas dans lesquels elle a saisi le Premier
ministre d'une recommandation tendant ce que la mise en uvre d'une technique soit
interrompue et du nombre de fois o le Premier ministre a dcid de ne pas procder
l'interruption.
Art. L. 833-5. - La commission adresse au Premier ministre, tout moment, les
observations qu'elle juge utiles.
Ces observations peuvent tre communiques la dlgation parlementaire au
renseignement, sous rserve du respect du troisime alina du 4 du I et du premier alina du
IV de larticle 6 nonies de lordonnance n 58-1100 du 17 novembre 1958 relative au
fonctionnement des assembles parlementaires.
Art. L. 833-6. - La commission peut rpondre aux demandes davis du
Premier ministre, des prsidents des assembles et de la dlgation parlementaire au
renseignement.
TITRE IV
DES RECOURS RELATIFS A LA MISE EN UVRE
DES TECHNIQUES DE RENSEIGNEMENT
Art. L. 841-1. - Le Conseil dEtat est comptent pour connatre, dans les conditions
prvues par le chapitre III bis du titre VII du livre VII du code de justice administrative, des
requtes concernant la mise en uvre des techniques de renseignement mentionnes au titre V
du prsent livre.
Il peut tre saisi par :
1 Toute personne y ayant un intrt direct et personnel et justifiant de la mise en
uvre pralable de la procdure prvue larticle L. 833-3 ;
2 La Commission nationale de contrle des techniques de renseignement, dans les
conditions prvues au dernier alina de larticle L. 821-6 et lavant-dernier alina de
larticle L. 853-2.
Lorsquest en cause le secret de la dfense nationale, le Conseil dEtat peut
galement tre saisi, titre prjudiciel, par toute juridiction administrative ou toute autorit
judiciaire saisie dune procdure ou dun litige dont la solution dpend de lexamen de la
rgularit des techniques de renseignement dont la mise en uvre est allgue par lune des
parties. Il statue dans le dlai dun mois compter de la dcision de saisine de la juridiction de
renvoi.
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Article 2
I. - Le titre V du livre VIII du code de la scurit intrieure est intitul : Des
techniques de recueil du renseignement soumises autorisation .
II. - Le chapitre Ier, intitul Des accs administratifs aux donnes de connexion ,
comprend les articles L. 851-1 L. 851-9, tels quils rsultent des 1 7 suivants :
1 Larticle L. 246-1 du code de la scurit intrieure devient larticle L. 851-1 et la
rfrence : L. 241-2 y est remplace par la rfrence : L. 811-3 ;
2 Au I de larticle L. 246-2, qui devient larticle L. 851-2, les mots : I. Les sont
remplacs par les mots : Par drogation larticle L. 821-2, les et la rfrence : L. 2412 y est remplace par la rfrence : L. 811-3 ;
3 Les articles L. 851-3 et L. 851-4 sont rdigs comme suit :
Art. L. 851-3. - Pour les seuls besoins de la prvention du terrorisme, le recueil des
informations et documents mentionns larticle L. 851-1, relatifs des personnes
pralablement identifies comme prsentant une menace, peut tre opr en temps rel sur les
rseaux des oprateurs et personnes mentionns larticle L. 851-1.
Ces dispositions sont mises en uvre sur demande des agents individuellement
dsigns et dment habilits des services spcialiss de renseignement, mentionns
l'article 6 nonies de l'ordonnance n 58-1100 du 17 novembre 1958 relative au fonctionnement
des assembles parlementaires, aprs avis de la Commission nationale de contrle des
techniques de renseignement, dans les conditions prvues au chapitre 1er du titre II du prsent
livre.
Art. L. 851-4. - Pour les seuls besoins de la prvention du terrorisme, sur demande
des agents individuellement dsigns et dment habilits des services spcialiss de
renseignement, mentionns l'article 6 nonies de l'ordonnance n 58-1100 du 17 novembre
1958 relative au fonctionnement des assembles parlementaires, le Premier ministre, ou lune
des personnes dlgue par lui, peut, aprs avis de la Commission nationale de contrle des
techniques de renseignement, imposer aux oprateurs et personnes mentionns larticle
L. 851-1 la mise en uvre sur les informations et documents traits par leurs rseaux dun
dispositif destin rvler, sur la seule base de traitements automatiss dlments anonymes,
une menace terroriste.
Si une telle menace est ainsi rvle, le Premier ministre ou lune des personnes
dlgues par lui peut dcider de la leve de lanonymat sur les donnes, informations et
documents affrents dans les conditions prvues au chapitre 1er du titre II du prsent livre. ;
4 Larticle L. 246-3 devient larticle L. 851-5 ; dans cet article, la
rfrence : L. 241-2 est remplace par la rfrence : L. 811-3 et les quatre derniers
alinas sont remplacs par un alina ainsi rdig :
L'autorisation de recueil de ces informations ou documents est accorde dans les
conditions prvues au chapitre Ier du titre II pour une dure maximale de trente jours. Elle
peut tre renouvele dans les mmes conditions de forme et de dure. ;
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IV. - Pour la mise en uvre des mesures prvues au I et au III du prsent article, il
peut tre fait application des dispositions du second alina de larticle L. 851-6. ;
6 Larticle L. 246-5 devient larticle L. 851-8 ;
7 Le second alina de larticle L. 246-4 devient larticle L. 851-9. Le mot : article
y est remplac par le mot : chapitre .
III. Le chapitre II, intitul : Des interceptions de scurit , comprend un
article L. 852-1 ainsi rdig :
Art. L. 852-1. - Peuvent tre autorises, dans les conditions prvues au chapitre Ier du
titre II du prsent livre, les interceptions de correspondances mises par la voie des
communications lectroniques et susceptibles de rvler des renseignements entrant dans les
finalits mentionnes larticle L. 811-3. Lorsquune ou plusieurs personnes appartenant
lentourage de la personne vise par lautorisation sont susceptibles de jouer un rle
dintermdiaire, volontaire ou non, pour le compte de celle-ci ou de fournir des informations
au titre de la finalit faisant lobjet de lautorisation, celle-ci peut tre accorde galement
pour ces personnes.
Lautorisation vaut autorisation de recueil des informations ou documents
mentionns larticle L. 851-1 ncessaires lexcution de linterception et son
exploitation.
Les transcriptions sont effectues par des agents individuellement dsigns et
dment habilits.
Le Premier ministre organise la centralisation de lexcution des interceptions
autorises. Le Premier ministre tablit le relev mentionn l'article L. 822-1 et le tient la
disposition de la Commission nationale de contrle des techniques de renseignement.
Le nombre maximum des autorisations dinterceptions en vigueur simultanment est
arrt par le Premier ministre aprs avis de la Commission nationale de contrle des
techniques de renseignement. La dcision fixant ce contingent et sa rpartition entre les
ministres mentionns larticle L. 821-2 ainsi que le nombre d'autorisations d'interception
dlivres sont portes la connaissance de la Commission nationale de contrle des
techniques de renseignement.
Article 3
Les chapitres III et IV du titre V du livre VIII du code de la scurit intrieure sont
ainsi rdigs :
CHAPITRE III
LA LOCALISATION, LA SONORISATION DE CERTAINS LIEUX ET VEHICULES,
LA CAPTATION DIMAGES ET DE DONNEES INFORMATIQUES
Art. L 853-1. - Peut tre autorise, lorsque les renseignements relatifs aux finalits
prvues larticle L. 811-3 ne peuvent tre recueillis par un autre moyen lgalement
autoris, lutilisation de dispositifs techniques permettant :
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Lautorisation est accorde pour une dure maximale de trente jours, et est
renouvelable dans les mmes conditions de forme et de dure que lautorisation initiale.
Cette modalit est mise en uvre sous le contrle de la Commission nationale de
contrle des techniques de renseignement. Le service autoris y recourir lui rend compte de
sa mise en uvre. La commission peut tout moment demander que cette modalit soit
interrompue et que les renseignements collects soient dtruits.
Lorsque cette modalit est autorise aprs avis dfavorable de la Commission
nationale de contrle des techniques de renseignement ou que le Premier ministre na pas
donn suite ses recommandations, le Conseil dEtat est saisi la demande dau moins deux
des membres de la commission.
Par drogation au sixime alina, larticle L. 821-5 est applicable lorsque
lautorisation ne concerne pas un lieu priv usage dhabitation.
C HAPITRE IV
LES MESURES DE SURVEILLANCE INTERNATIONALE
Art. L. 854-1. - I. - Les mesures prises par les pouvoirs publics pour assurer, aux
seules fins de protection des intrts publics mentionns l'article L. 811-3, la surveillance et
le contrle des transmissions qui sont mises ou reues ltranger sont exclusivement rgies
par le prsent article.
L'interception des communications concernes et l'exploitation ultrieure des
correspondances sont soumises autorisation du Premier ministre ou des personnes
spcialement dlgues par lui. Un dcret en Conseil dEtat, pris aprs avis de la Commission
nationale de contrle des techniques de renseignement, dfinit les conditions dexploitation,
de conservation et de destruction des renseignements collects et prcise la procdure de
dlivrance des autorisations dexploitation des correspondances.
Un dcret en Conseil dEtat non publi, pris aprs avis de la Commission nationale
de contrle des techniques de renseignement et port la connaissance de la dlgation
parlementaire au renseignement, prcise en tant que de besoin les modalits de mise en uvre
de la surveillance prvue au prsent article.
II. - Lorsque les communications renvoient des numros dabonnement ou des
identifiants techniques rattachables au territoire national ou des personnes surveilles en
application des dispositions de larticle L. 852-1, elles sont conserves et dtruites dans les
conditions prvues aux articles L. 822-2 L. 822-4 sous le contrle de la Commission
nationale de contrle des techniques de renseignement. Toutefois, le dlai de conservation des
correspondances court compter de la date de leur premire exploitation.
III. - De sa propre initiative ou sur rclamation de toute personne y ayant un intrt
direct et personnel, la Commission nationale de contrle des techniques de renseignement
sassure que les mesures mises en uvre au titre du prsent article respectent les conditions
fixes par le prsent article, par les dcrets pris pour son application et par les dcisions
d'autorisation du Premier ministre ou de ses dlgus.
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Art. L. 898-1. - Sont applicables dans les Terres australes et antarctiques franaises,
dans leur rdaction rsultant de la loi n du . relative au renseignement, les
dispositions des titres I VIII, sous rserve des adaptations suivantes :
1 Le premier alina de larticle L. 832-2 est ainsi rdig :
La fonction de membre de la commission est incompatible avec tout intrt, direct
ou indirect, dans lactivit dune des personnes suivantes :
- les oprateurs de communications lectroniques ;
- les personnes dont lactivit est doffrir un accs des services de communication
au public en ligne ;
- les personnes qui, au titre d'une activit professionnelle principale ou accessoire,
offrent au public une connexion permettant une communication en ligne par l'intermdiaire
d'un accs au rseau ;
- les personnes physiques ou morales qui assurent, mme titre gratuit, pour mise
disposition du public par des services de communication au public en ligne, le stockage de
signaux, d'crits, d'images, de sons ou de messages de toute nature fournis par des
destinataires de ces services. ;
2 Larticle L. 861-2 est ainsi rdig :
Art. L. 861-2. - Les exigences essentielles au sens du 12 de larticle L. 32 du code
des postes et communications lectroniques et le secret des correspondances que doivent
respecter les oprateurs ainsi que les membres de leur personnel ne sont opposables ni aux
juridictions comptentes pour ordonner des interceptions en application de larticle 100 du
code de procdure pnale, ni au ministre charg des communications lectroniques dans
lexercice des prrogatives qui leur sont dvolues par le prsent titre. ;
3 A larticle L. 871-3, les mots : Dans le cadre des attributions qui lui sont
confres par le livre II du code des postes et des communications lectroniques, sont
supprims ;
4 Le premier alina de larticle L. 871-4 est ainsi rdig :
Art. L. 871-4. - Les oprateurs de communications lectroniques ainsi que les
personnes mentionnes au 1 de larticle L. 898-1 sont tenues dautoriser, fin de contrle,
les membres et les agents de la Commission nationale de contrle des techniques de
renseignement, dment mandats cet effet par le prsident, entrer dans les locaux dans
lesquels sont mises en uvre des techniques de recueil du renseignement autorises au titre III
du prsent livre.
Article 9
Larticle L. 561-26 du code montaire et financier est ainsi modifi :
1 Le III devient le IV ;
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2 Au premier alina du IV, tel quil rsulte du 1, aprs les mots : personnes
mentionnes sont ajouts les mots : au III du prsent article et ;
3 Il est rtabli un III ainsi rdig :
III. - Le service mentionn larticle L. 561-23 peut demander toute entreprise de
transport terrestre, ferroviaire, maritime ou arien ou oprateur de voyage ou de sjour les
lments didentification des personnes ayant pay ou bnfici dune prestation ainsi que des
lments dinformation relatifs la nature de cette prestation et, sil y a lieu, aux bagages et
marchandises transports.
Article 10
Au chapitre III du titre II du livre III de la premire partie du code pnal, est ajout
larticle 323-8 suivant :
Art. 323-8. - Les dispositions du prsent chapitre ne sont pas applicables aux
mesures mises en uvre pour assurer hors du territoire national la protection des intrts
publics mentionns larticle L. 811-3 du code de la scurit intrieure par les agents
habilits des services de lEtat dsigns par arrt du Premier ministre parmi les services
spcialiss de renseignement mentionns larticle 6 nonies de lordonnance n 58-1100 du
17 novembre 1958 relative au fonctionnement des assembles parlementaires.
Article 11
Larticle 41 de la loi n 78-17 du 6 janvier 1978 relative linformatique, aux fichiers
et aux liberts est complt par deux alinas ainsi rdigs :
En cas de contentieux portant sur la mise en uvre des dispositions du prsent
article, les exigences de la procdure contradictoire sont adaptes la nature particulire des
traitements concerns.
Pour certains traitements ou parties de traitements intressant la sret de lEtat, dont
la liste est fixe par dcret en Conseil dEtat, et sauf lorsquest en cause le secret de la dfense
nationale, la juridiction de jugement se fonde sur les lments contenus le cas chant dans le
traitement sans les rvler ni prciser si le requrant figure ou non dans le
traitement. Toutefois, lorsquelle constate que le traitement ou la partie de traitement faisant
lobjet du litige comporte des donnes personnelles le concernant qui sont inexactes,
incompltes, quivoques, primes, ou dont la collecte, l'utilisation, la communication ou la
conservation est interdite, elle peut en informer le requrant.
Article 12
I. - Le dernier alina de larticle 39 de la loi n 2009-1436 du 24 novembre 2009
pnitentiaire est ainsi rdig :
Le contrle des communications tlphoniques est effectu dans les conditions
dfinies aux articles 727-1 et 727-2 du code de procdure pnale.
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II. - Aprs larticle 727-1 du code de procdure pnale, il est insr deux articles ainsi
rdigs :
Art. 727-2. - Sous le contrle du procureur de la Rpublique territorialement
comptent et aux fins de prvenir les vasions et d'assurer la scurit et le bon ordre des
tablissements pnitentiaires ou des tablissements de sant destins recevoir des personnes
dtenues, les correspondances mises ou reues par la voie des communications lectroniques
ou radiolectriques par une personne dtenue au moyen de matriel non autoris, peuvent
donner lieu toute mesure de dtection, brouillage et interruption par ladministration
pnitentiaire.
Dans les mmes conditions, ladministration pnitentiaire peut galement, aux
mmes fins, directement recueillir, au moyen dun dispositif technique de proximit dont la
dtention est autorise en vertu des dispositions du 1 de larticle 226-3 du code pnal, les
donnes techniques de connexion des quipements terminaux utiliss ainsi que celles relatives
leur localisation. Ce dispositif ne peut tre mis en uvre que par un agent individuellement
dsign et dment habilit par le ministre de la justice.
Art. 727-3. - Sous le contrle du procureur de la Rpublique territorialement
comptent, aux fins de prvenir les vasions et d'assurer la scurit et le bon ordre des
tablissements pnitentiaires ou des tablissements de sant destins recevoir des dtenus,
ladministration pnitentiaire peut accder aux donnes informatiques contenues dans les
systmes de traitement automatis de donnes que possdent les personnes dtenues et
dtecter toute connexion un rseau non autoris, dans des conditions et selon des modalits
qui sont prcises par dcret.
Article 13
I. - Dans tous les textes lgislatifs, les mots : Commission nationale de contrle des
interceptions de scurit sont remplacs par les mots : Commission nationale de contrle
des techniques de renseignement .
II. - Les moyens et les archives de la Commission nationale de contrle des
interceptions de scurit sont dvolus la Commission nationale de contrle des techniques
de renseignement.
Les dcisions rgulirement prises par le Premier ministre en application du titre IV du
livre II du code de la scurit intrieure et la personnalit qualifie mentionne
larticle L. 246-2 du mme code demeurent applicables, lentre en vigueur de la prsente
loi, jusqu la fin de la priode pour laquelle les autorisations ont t donnes. Les demandes
de mise en uvre et les demandes de renouvellement sont prsentes la Commission
nationale de contrle des techniques de renseignement et instruites par celle-ci en prenant en
compte les avis et dcisions antrieurement pris avant son installation.
III. - Avant la dernire phrase du premier alina du II de larticle 6 nonies de
lordonnance n 58-1100 du 17 novembre 1958 relative au fonctionnement des assembles
parlementaires, il est insr une phrase ainsi rdige :
La qualit de membre de la dlgation est incompatible avec celle de membre de la
Commission nationale de contrle des techniques de renseignement.
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NOR : PRMX1504410L
CONSEIL DTAT
Assemble gnrale
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Section de lintrieur
Section de ladministration
N 389.754
EXTRAIT DU REGISTRE
DES DELIBERATIONS
AVIS SUR UN PROJET DE LOI
relatif au renseignement
1. Le Conseil dtat a t saisi le 20 fvrier 2015 et le 5 mars 2015 du projet de loi relatif au
renseignement.
2. Ce projet de loi dfinit la mission des services spcialiss de renseignement et les
conditions dans lesquelles ces services peuvent tre autoriss, pour le recueil de
renseignements relatifs des intrts publics limitativement numrs, recourir des
techniques portant sur laccs administratif aux donnes de connexion, les interceptions de
scurit, la localisation, la sonorisation de certains lieux et vhicules, la captation dimages et
de donnes informatiques, enfin des mesures de surveillance internationale.
Il instaure pour lensemble de ces techniques, lexception des mesures de surveillance
internationale, un rgime dautorisation pralable du Premier ministre aprs avis et sous le
contrle dune autorit administrative indpendante dnomme Commission nationale de
contrle des techniques de renseignement , qui pourra recevoir des rclamations de toute
personne y ayant un intrt direct et personnel. Il fixe les dures de conservation des donnes
collectes.
Il prvoit un rgime spcifique dautorisation et de contrle pour les mesures de surveillance
et de contrle des transmissions mises ou reues ltranger.
Il institue un recours juridictionnel devant le Conseil dtat ouvert toute personne y ayant un
intrt direct et personnel, ainsi qu la Commission nationale de contrle des techniques de
renseignement, tout en prvoyant des rgles procdurales drogatoires destines prserver le
secret de la dfense nationale.
3. Le Conseil dtat a veill ce que soient concilies les ncessits propres aux objectifs
poursuivis, notamment celui de la protection de la scurit nationale, et le respect de la vie
prive protg par larticle 2 de la Dclaration des droits de lhomme et du citoyen et larticle
8 de la Convention europenne de sauvegarde des droits de lhomme et des liberts
fondamentales. Il sest attach prciser et renforcer les garanties ncessaires la mise en
uvre des techniques de renseignement, tenant en particulier lexistence, dune part, dun
contrle administratif sexerant au moment de lautorisation et en cours dexcution, dautre
part, sagissant dune procdure administrative spciale, dun contrle juridictionnel
approfondi du Conseil dtat statuant au contentieux.
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NOR : PRMX1504410L
4. Ds lors, le projet de loi nappelle pas dautre observation, de la part du Conseil dtat, que
les remarques suivantes.
Sur les finalits permettant de recourir aux techniques de recueil des renseignements
5. La dfinition limitative et prcise des finalits permettant de recourir aux techniques de
renseignement prvues par le projet de loi, dont certaines portent une atteinte forte la vie
prive, constitue la principale garantie que ces techniques ne seront mises en uvre que pour
des motifs lgitimes. Ces finalits doivent donc tre nonces en termes prcis permettant de
garantir leffectivit des diffrents contrles prvus par le projet de loi en cartant des
formulations dont les contours sont incertains. Il apparat utile cet gard de se rfrer aux
finalits actuellement prvues par larticle L. 241-2 du code de la scurit intrieure issu de la
loi de 1991 pour lautorisation des interceptions de correspondances, telles quelles ont t
interprtes par la Commission nationale de contrle des interceptions de scurit, et de
complter ces finalits pour tenir compte de lensemble des intrts publics justifiant
lutilisation des nouvelles techniques prvues. Aprs avoir relev que chaque service concern
ne pourra invoquer que des finalits entrant dans le champ de ses missions, le Conseil dtat,
prenant acte du choix du Gouvernement de dfinir une liste unique de finalits applicable sur
le territoire national comme ltranger, a retenu lnumration suivante :
a) La scurit nationale ;
b) Les intrts essentiels de la politique trangre et lexcution des engagements
europens et internationaux de la France ;
c) Les intrts conomiques et scientifiques essentiels de la France ;
d) La prvention du terrorisme ;
e) La prvention de la reconstitution ou du maintien de groupement dissous en
application de larticle L. 212-1 du code de la scurit intrieure ;
f) La prvention de la criminalit et de la dlinquance organises ;
g) La prvention des violences collectives de nature porter gravement atteinte la paix
publique.
Sur la procdure dautorisation de mise en uvre des techniques de recueil des
renseignements
6. Lavis de la Commission nationale de contrle des techniques de renseignement constituant
lune des garanties essentielles entourant le recours aux techniques prvues, le Conseil dtat
a relev quil ne pourrait tre drog son caractre pralable quen cas durgence absolue.
Il a par ailleurs admis, pour deux seulement des techniques prvues (dispositif permettant la
localisation en temps rel dune personne, dun vhicule ou dun objet et dispositif de
proximit destin recueillir des donnes de connexion ou des correspondances), quelles
puissent tre mises en uvre sans autorisation pralable en cas durgence, sous rserve de
rgularisation dans les 48 heures.
Il a en outre estim ncessaire que le projet de loi confie au Premier ministre le soin
dorganiser la centralisation des donnes collectes au moyen des techniques de recueil des
renseignements, seule mme de permettre lorganisation dun contrle effectif du respect du
cadre lgal.
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Le Conseil dtat a enfin souhait que la dure de conservation des donnes collectes soit
proportionne leur nature. Si, conformment son avis du 3 juillet 2014 sur le projet de loi
renforant les dispositions relatives la lutte contre le terrorisme, il a estim possible de
porter de 10 30 jours le dlai de conservation des correspondances enregistres, il a jug
ncessaire que ce dlai commence courir comme aujourdhui compter du recueil des
correspondances et non de leur premire exploitation.
Sur les techniques susceptibles dtre utilises destination de personnes, vhicules ou lieux
sur le territoire national
7. Le Conseil dtat a estim quau regard du principe de proportionnalit, les techniques de
recueil du renseignement portant le plus atteinte la vie prive (captation, transmission et
enregistrement de sons et dimages, captation de donnes informatiques, introduction dans des
lieux privs ou des vhicules pour y placer des dispositifs techniques) devaient tre entoures
de garanties renforces : utilisation dans les seuls cas o les renseignements ne peuvent tre
recueillis par dautres moyens (subsidiarit), obligation de motivation renforce de la
demande, autorisation pour une dure plus limite que la dure de quatre mois prvue en
gnral pour les autres techniques (30 jours pour lintroduction dans des lieux privs ou des
vhicules), mise en uvre des oprations par des agents individuellement dsigns et dment
habilits appartenant un nombre limit de services.
Il a galement encadr les conditions du recours aux dispositifs techniques de proximit
permettant de recueillir des donnes techniques de connexion et de localisation dquipements
terminaux et, dans certaines hypothses trs limites, dintercepter directement des
correspondances. Il a limit six mois la possibilit dutiliser ces dispositifs sur la base dune
autorisation portant sur un service, des lieux et une priode dtermins et 72 heures la
validit de lautorisation permettant dintercepter des correspondances.
Sur les mesures de surveillance internationale
8. Les mesures prvues pour assurer la surveillance et le contrle des transmissions mises ou
reues ltranger dfinissent un rgime juridique particulier, diffrent de celui applicable
aux interceptions de scurit effectues sur le territoire national mais cependant encadr par la
loi et soumis des conditions particulires : dune part, les finalits de ces mesures sont
dfinies par la loi ; dautre part, les mesures seront subordonnes une double autorisation du
Premier ministre, lune pour linterception des communications, lautre pour lexploitation
des correspondances ; enfin, un dcret publi dfinira les conditions d'exploitation, de
conservation et de destruction des donnes ainsi que la procdure d'autorisation d'exploitation
des correspondances.
Le Conseil dtat est davis que ces dispositions remplissent les exigences de prvisibilit de
la loi dcoulant de larticle 8 de la Convention europenne de sauvegarde des droits de
lhomme et des liberts fondamentales, sont assorties des garanties suffisantes et restent
proportionnes au but poursuivi.
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NOR : PRMX1504410L
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NOR : PRMX1504410L
Le Conseil dtat a par ailleurs estim prfrable, tant pour des raisons de bonne
administration de la justice que pour renforcer leffectivit des recours (en permettant de sy
associer la Commission nationale de contrle des techniques de renseignement, lgard de
laquelle la procdure sera pleinement contradictoire) quun recours juridictionnel soit prcd
dune rclamation obligatoire devant cette Commission.
Cet avis a t dlibr par lassemble gnrale du Conseil dtat dans sa sance du
jeudi 12 mars 2015.
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