Une cour d'appel fédérale américaine a confirmé vendredi 10 janvier l'accord d'indemnisation de plusieurs milliards de dollars conclu entre BP d'une part, et des particuliers et entreprises touchés par la marée noire de 2010 dans le Golfe du Mexique d'autre part. La plateforme Deepwater Horizon, qui était exploitée par BP au large de La Nouvelle-Orléans, avait explosé puis coulé en avril 2010, faisant 11 morts et créant la plus grosse marée de noire et la plus grande catastrophe écologique de l'histoire des Etats-Unis. La nappe de pétrole avait souillé le littoral états-unien, du Texas à l'Alabama ; ce qui avait eu des conséquences économiques, aussi bien pour les éleveurs d'huîtres que pour les propriétaires d'hôtels.
Pour BP, le coût de cette transaction, d'abord estimé par le groupe britannique à 7,8 milliards de dollars, avait été ensuite réévalué par lui à 9,2 milliards de dollars (6,7 milliards d'euros) fin octobre. Ce montant devrait encore augmenter, estime le groupe britannique. Mais BP contestait la manière dont Patrick Juneau, l'expert nommé par la justice, calculait les indemnités versées aux sociétés pour compenser leurs pertes de bénéfices.
La cour d'appel a estimé que le juge de première instance, Carl Barbier, avait eu raison de rejeter la demande de BP, qui exigeait que les sociétés prouvent que leur pertes étaient directement liées à la marée noire avant d'être indemnisées. Les plaignants ont immédiatement salué ce verdict. « La décision d'aujourd'hui est une victoire énorme pour le Golfe, et un pas important pour s'assurer que chaque plaignant soit entièrement indemnisé », ont déclaré les avocats Steve Herman et Jim Roy dans un communiqué. L'entreprise BP n'a, quant à elle, pas réagi dans l'immédiat.
Dans sa décision de 48 pages, la cour d'appel a rejeté les arguments de BP : « Nous ne pouvons pas être d'accord avec les arguments présentés par (…) BP. »
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