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Le marché obligataire tient bon en Chine

Malgré la chute des marchés actions, les émissions obligataires continuent en Chine.

Par Guillaume Benoit

Publié le 10 juil. 2015 à 01:01

Quinze milliards de yuans, soit 2,2 milliards d'euros. C'est le montant qu'a réussi à lever le groupe immobilier Evergrande sur le marché obligataire chinois mardi dernier, alors que le pays était en pleine tourmente boursière. Le promoteur, qui compte parmi les 10 premiers acteurs du secteur en Chine s'est même offert le luxe d'augmenter de 50 % le montant initial de 10 milliards de yuans qu'il proposait aux investisseurs. Et sans que cela ne pèse pour autant sur les rendements supportés par le groupe, inférieurs de moitié à ceux qu'il avait dû concéder lors de sa dernière émission en dollars, en février.

De son coté, le constructeur résidentiel Vanke, noté AAA par les agences chinoises, a annoncé mardi son intention de lever 9 milliards de yuans, soit 1,32 milliard d'euros, à quatre ans. « La liquidité n'a jamais été aussi importante sur le marché obligataire chinois et il est probable que des investisseurs qui sont sortis massivement des marchés actions vont reporter une partie de leur cash disponible sur les marchés obligataires », analyse David Gaud, chez Edmond de Rothschild AM. « L 'effondrement boursier a accru la demande des investisseurs pour des actifs plus sûrs », soulignait un analyste obligataire de Shanghai lors de l'émission d'Evergrande. Cette dynamique a également bénéficié aux émissions souveraines. Le ministère des Finances chinois a ainsi pu placer des titres à 7 ans avec un coupon de 3,3 %, son plus bas niveau depuis février.

Vente panique

Le marché secondaire, toutefois, a fini par être rattrapé par les effets de la crise boursière. « Devant faire face à des appels de marges de plus en plus importants sur leurs actions achetées à crédit au fur et à mesure que les cours baissaient, les investisseurs ont dû vendre leurs actions, mais également les obligations qu'ils avaient apportées en garantie », explique David Gaud. Ce phénomène de vente panique n'a cependant pas frappé toutes les catégories d'obligations de la même manière. « Les titres les mieux notés, appartenant à la catégorie investissement, ont plutôt bien résisté, témoigne Jean-Philippe Brioudes, chez HSBC. En revanche les obligations plus risquées ont été plus chahutées. » D'après un indice spécialisé de Bank of America-Merrill Lynch, les obligations « high yeld » chinoises ont abandonné 1,35 % dans la seule journée de mercredi, soit une perte de valeur de 721 millions d'euros.

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Ce stress obligataire ne devrait cependant pas durer, la récente baisse n'étant pas liée à une inquiétude sur la qualité des entreprises émettrices. Au contraire, à terme, les obligations devraient profiter d'un mouvement de désintérêt des marchés actions, d'autant que les autorités chinoises entendent désormais réorienter les financements vers des sources plus traditionnelles.

G. Be.

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